Elle a participé à 4 Solidays en tant que bénévole. Mathilde nous raconte comment la découverte de l’expo Sex In The City lui a donné envie de monter une action de prévention avec Solidarité Sida dans le foyer où elle effectue son stage.

Bonjour Mathilde, peux-tu te présenter rapidement ?

J’ai bientôt 25 ans, le même âge que Solidarité Sida, je suis en école d’éducateur spécialisé et j’effectue mon stage dans un foyer de jeunes filles de 14 à 21 ans, sous mesure éducative. Il s’agit d’une maison d’accueil à caractère social dont les 18 résidentes ont été placées là par l’Aide Sociale à l’Enfance.

Comment l’aventure à Solidarité Sida a commencé pour toi ?

Je voulais être bénévole dans une association et je ne savais pas laquelle. Je donnais à Sidaction, mais je ne voulais pas être bénévole pour eux. J’ai regardé sur internet et c’est Solidarité Sida qui m’a le plus plu.

Qu’est-ce que cela t’apporte d’être bénévole à Solidarité Sida ?

La sexualité et le VIH sont des sujets importants dont il faut parler et j’adore comment Solidarité Sida aborde les choses. Et je suis toujours extrêmement touchée par la générosité et la gentillesse des permanents et des bénévoles lors des moments passés avec eux. Que ce soit lorsque je passe à l’asso, au montage du festival ou à Solidays.

Combien as-tu fait de Solidays ?

Ce sera ma 5ème édition cette année. J’ai fait deux ans dans l’équipe Entrées Public, un an dans l’équipe Point Info/Objets Trouvés et l’année dernière j’étais dans l’équipe Accueil de l’expo Sex In The City. J’y ai découvert la démarche prévention de l’association.

C’est cette expérience sur Sex In The City qui t’a donné envie de solliciter Solidarité Sida pour proposer une action de prévention dans ton foyer ?

Après Solidays, j’avais en effet cette idée. Et quand j’ai commencé mon stage, je me suis aperçue que cela correspondait à une réelle nécessité car dans mon foyer, les jeunes filles ont du mal à parler de sexualité avec l’équipe éducative. Cela reste en effet un sujet sur lequel il y a encore beaucoup de tabous et c’est une force de pouvoir faire appel à des intervenants extérieurs, garants de la confidentialité, pour renforcer les connaissances de ces jeunes filles. J’ai donc pris contact avec l’équipe Prévention de Solidarité Sida et je leur ai demandé si l’association faisait ce genre d’interventions. Elles m’ont répondu que c’était exactement le public que l’association ciblait et pouvait voir sur ses actions. Deux éducatrices du foyer ont préparé cette action avec Solidarité Sida. C’est un foyer où ces deux dernières années, il y a eu 3 grossesses non prévues. C’est un chiffre assez important sur un effectif de 18 jeunes filles qui montre qu’il y a des besoins autour des notions de contraception. Il y a également une nécessité autour de la cyber-sexualité et des cyber-risques car les éducatrices ont noté que certaines jeunes filles parlent avec des inconnus sur les réseaux sociaux. Enfin, l’estime de soi et les dangers dans la sexualité (à qui je parle ?, quand je rencontre les personnes ?, à quel moment j’ai un rapport sexuel ?…) sont des notions qui vont être abordées. Il est intéressant de ne pas seulement parler des risques IST et VIH, mais aussi de tous les autres dangers et situations où elles peuvent être en vulnérabilité.

Comment les jeunes filles ont pris l’annonce de cette action ?

Nous leur avons expliqué que les bénévoles Prévention de Solidarité Sida seraient présents à partir de 19h pour dîner avec elles, puis dans une salle, sans les éducateurs, pour aborder différentes thématiques liées à la sexualité. Elles se sont montrées assez réticentes et très peu étaient enthousiastes à l’idée de participer à cette soirée. Cela va être un défi important pour les bénévoles Prévention de leur montrer qu’il est possible de parler de sexualité de manière ludique. J’espère que le jour J, elles seront présentes car je pense qu’elles ont beaucoup à apprendre et spécialement sur l’estime de soi et la prise de risques.

 

N.D.L.R

15 jeunes filles sur 18 ont participé à l’action. Seules 3 n’ont pas souhaité être présentes à cette soirée qui n’était pas obligatoire. Les participantes se sont montrées très intéressées, ce qui prouve le fossé qu’il y a souvent entre, la perception que les équipes éducatives ont du rapport des jeunes à la sexualité, à leur intérêt pour l’action et la réalité de comment cela se passe avec les bénévoles Prévention. Le fait d’être dans un cadre de confiance a permis d’aborder de nombreuses thématiques, notamment autour de la contraception et du consentement. Les jeunes filles étaient âgées de 15 à 18 ans, il y avait dans un même groupe certaines jeunes filles qui avaient déjà commencé leur vie sexuelle et d’autres non et donc des problématiques très différentes. À la sortie de cette soirée, les bénévoles qui ont réalisé l’action et l’équipe éducative étaient ravis et le foyer souhaite que Solidarité Sida intervienne à nouveau prochainement.