Retour sur l’exposition « Respect »

Pour Solidarité Sida, les héros modernes s’appellent Noémie, Greg ou Paulin. Ils sont jeunes, enthousiastes et prêts à se dépasser pour les besoins d’une cause en laquelle ils croient.

Voilà l’histoire de quelques-uns, de ces anonymes qui font vivre la formidable chaîne de solidarité sur laquelle repose l’organisation de Solidays. On les appelle les « début-fin ». Ce sont les premiers bénévoles de Solidarité Sida à poser le pied à Longchamp. Pendant quatre semaines, ils assurent le montage et le démontage du festival en appui aux régisseurs, décorateurs et autres techniciens qui œuvrent au quotidien pour faire « sortir de terre » les 16 hectares du festival. Certains viennent donner « un coup de main » pour quelques jours, d’autres posent trois semaines de vacances pour se lancer dans l’aventure.

Du petit-déjeuner jusqu’au coucher du soleil, Anthony Micallef, photoreporter, a partagé leur intimité, leurs doutes, leurs fous rires. Et davantage encore lorsque la météo se veut capricieuse – pluies torrentielles et températures automnales – et les délais de montage de plus en plus courts. Des moments forts qui forgent les esprits et les amitiés.

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Il pleut un peu. Il pleut beaucoup. Il pleut énormément. II fait frais aussi. Sans parler du montage qui a pris du retard avec la tenue d’un autre festival à Longchamp 15 jours avant l’ouverture des portes de Solidays. Dix bénévoles de Solidarité Sida s’attèlent à la tâche. Le chapiteau du César Circus doit être monté d’ici la tombée de la nuit.
La tâche est rude. Thomas et Mathieu, deux fidèles bénévoles du montage, déploient toutes leurs forces pour planter l’un des soixante poteaux de trois mètres de long sur lesquelles repose la bâche de toiture du César Circus.
L’heure du déjeuner est arrivée. Bénévoles, techniciens, prestataires rejoignent le « Catering » pour une pause bien méritée. Dehors, il pleut encore et toujours. Au menu ce jour-là : entrées au choix, entrecôte grillée accompagnée de pommes de terre ou légumes. Sans compter les fromages et desserts à volonté. Mathieu, qui semble apprécier la composition de son plateau, s’empresse de rejoindre ses compagnons de labeur.
Paulin travaille sur l’Aréna club, une nouvelle structure réalisée en palettes qui accueillera des DJs, de jour comme de nuit. Sous la surveillance bienveillante d’un technicien, il doit renforcer la solidité globale de la structure.
Sous le chapiteau “César Circus”, le travail continue. Il reste trois heures pour boucler le chantier. Bonne nouvelle. Les averses se font plus rares.
Après une journée éprouvante et humide, le soleil fait une apparition furtive pour accompagner les bénévoles jusqu’à leur camping. Dès le premier jour de montage, la plupart d’entre eux installent leur tente pour trois semaines à la belle étoile.
Il est 19h. Après six à sept heures de travail, les bénévoles se rassemblent au camping pour un débriefing animé par Greg. État d’avancement, difficultés du jour, revue d’effectif pour le lendemain, les sujets ne manquent pas.
Avec des conditions pareilles, une lessive s’impose.
Malgré la pluie et la fatigue, l’ambiance est toujours au beau fixe. À 10 jours du début du festival, les bénévoles sont environ cinquante à dormir sous des tentes. D’ici quelques jours, ils seront près de quatre cents à participer au montage. Les effectifs atteindront un total de 2400 personnes à l’ouverture des portes du festival.
« J’ai besoin de cinq personnes pour les canisses » annonce Greg, le responsable des « débuts-fins ». Alice, Julien, Mathieu, Paulin et Vincent lèvent le bras pour se porter candidat. En quinze minutes, les besoins sont pourvus. Greg y est pour beaucoup. Son leadership et sa bienveillance font l’unanimité chez les bénévoles depuis de nombreuses années.
18 kilomètres de « héras » - barrières métalliques qui entourent le festival - et de canisses en roseau vont être posées par les bénévoles en quelques jours. Toutes celles proches des chapiteaux sont immanquablement prises pour cible pour des « pipis intempestifs » tard dans la nuit…
Pour la plupart des bénévoles, les chantiers qui leur sont confiés sont l’occasion d’acquérir un savoir-faire qui pourra leur être profitable. Certains d’entre eux ont même commencé des carrières professionnelles dans la production ou l’événementiel.
Monter les scènes et les chapiteaux, peindre et décorer les espaces, trier et installer la signalétique, préparer et servir les repas, les missions conées aux bénévoles sont multiples, variées et toujours au choix. Ce groupe a quatre heures pour monter les assises de jardin du futur « Green corner ».
Quand on nourrit des centaines de personnes, il y a forcément pas mal de vaisselle. Mais à Solidays, la plonge n’est pas une punition. Tous les bénévoles qui s’en chargent sont volontaires.
Chez les « début-fin », tout le monde travaille en fonction de ses possibilités physiques et de son état du moment. il n’est pas rare de voir des filles accomplir des tâches que certains garçons peineraient à réaliser. Pourtant dans l’adversité, elles affichent fièrement l’un de leurs tee-shirts préférés, « Jeunes, cons et solidaires ».
Pour être prêts à temps, une partie des bénévoles remet la main à la pâte après le dîner pour une « nocturne » dont ils se seraient bien passé. Leur détermination force le respect.
Après le dur labeur, le réconfort. A la Justine, les bénévoles se retrouvent pour partager leurs expériences du jour ou célébrer les retrouvailles.

Des bénévoles en or

Leur meilleur ou leur pire souvenir, leur vision du festival, leur moment préféré : retrouvez les témoignages drôles, émouvants et toujours engagés de Greg, Paulin, Alois, Camille, Jean-Manuel et tous les autres. Sans eux, rien ne serait possible alors respect !