Maïlys a découvert Solidays en festivalière. Elle a été fascinée par ce festival si différent de ceux qu’elle connaissait et a décidé de s’engager comme bénévole auprès de Solidarité Sida. C’était il y a 10 ans.

Bonjour Maïlys, peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis Maïlys, j’ai 27 ans et je suis bénévole à Solidarité Sida depuis 2007. Dans la vie, je travaille dans l’événementiel. Je fais de la prod et de la régie. Cela va de l’organisation au renfort régie suivant les événements.

Comment a commencé pour toi l’aventure à Solidarité Sida ?

En 2006, je suis allée en festivalière à Solidays avec des amis. J’en avais un peu entendu parler, mais pas beaucoup. Avec mes amis, nous faisions la tournée des festivals tout l’été et quand nous sommes arrivés à Solidays, je ne dirais pas que ça a été le choc, mais nous avons été complètement impressionnés, voire fascinés par l’énergie et les valeurs qui se dégageaient du festival. Nous n’avions vu ça à aucun autre festival de musique que nous fréquentions. Il y avait pas mal de gens avec des t-shirts sur lesquels était écrit « Volontaire », nous sommes allés discuter avec certains d’entre eux pour savoir comment il fallait faire pour devenir bénévole à l’association. Après le festival, nous avons dû attendre le temps d’être majeurs, mais dès que nous avons pu, nous nous sommes inscrits pour devenir bénévoles avec une copine et un copain. Cela fait 9 ans et 10 Solidays que je me suis engagée !

9 ans de bénévolat, cela a consisté en quoi ?

C’est très diversifié. On peut participer à des événements : Les Nuits du Zapping, les Parades, Sex In The City quand l’expo a eu lieu à l’extérieur du festival, le Gala Solidarité Sida et Solidays, pour les plus connus, et à des événements moins festifs comme la Marche du 1er décembre pour la Journée Mondiale de lutte contre le sida avec le déploiement du Patchwork des Noms. Il peut aussi s’agir de coups de main à l’association : aider pour de l’administratif, participer à des apéros de confection de rubans rouges, donner un coup de main à la logistique pour ranger le stock de fournitures. Ou encore participer à des opérations Rubans Rouges ou de tractage. Être bénévole à Solidarité Sida, cela nous permet de nous investir dans énormément d’actions de l’association. Cela peut aller du petit coup de main à réellement participer. En presque 10 ans, j’ai aidé autant que j’ai pu suivant mes disponibilités.

En 10 Solidays, quelles ont été tes missions ?

C’est toujours très différent d’une édition à l’autre, mais il y a une constance, c’est un moment que l’on attend avec impatience toute l’année ! On sait qu’on va retrouver plein de choses. On va retrouver une ambiance, une bonne humeur, une atmosphère, des gens, car il y a beaucoup de gens qui reviennent d’une année sur l’autre à la production, à la régie et bien sûr parmi les volontaires. Et on a également toutes les nouveautés : il faut s’adapter, faire les choses différemment, changer d’équipe. Moi par exemple, j’ai été dans différentes équipes : Camping, QG Bénévoles, Backline, Attente Scène, Renforts, qui n’existe plus car nous avons fusionnés avec l’équipe Relais. C’est une équipe d’environ 70 personnes et nous sommes 3 chefs d’équipe. Cette équipe consiste à venir en renfort de toutes les autres équipes la veille et pendant les 3 jours du festival. Nos bénévoles ont réussi à répondre à l’appel à chaque fois avec des missions planifiées et des missions de dernière minute. C’est vraiment génial de prêter main forte aux autres équipes car cela permet de rencontrer beaucoup de gens et de découvrir des missions.

Tes compétences professionnelles dans l’événementiel te servent sur Solidays ?

En tant que cheffe d’équipe, forcément. Pour tout ce qui est planification et gestion d’une équipe. Avant Solidarité Sida, j’étais quelqu’un d’assez timide. Certes j’avais 18 ans et j’ai grandi, mais j’ai un peu grandi avec Solidarité Sida. Cela m’a permis de m’affirmer dans mon travail et mon travail m’a permis de mieux gérer ce que je fais à Solidays.

C’est Solidays qui t’a donné envie de travailler dans l’événementiel ?

Pas vraiment car quand j’étais au lycée, je m’occupais déjà de groupes de musique et de divers événements. Je faisais beaucoup de petites missions, je donnais des coups de main pour des tournages ou des groupes de musique d’amis, je faisais des stages et je donnais aussi des coups de main à France Télévision. En revanche, cela m’a confortée dans mon choix de carrière.

Et la cause te touchait particulièrement ?

Je la connaissais assez peu avant d’adhérer à l’association. J’étais assez sensible aux maladies sexuellement transmissibles, au VIH/ sida. J’avais quelques notions, j’en entendais parler bien sûr. Un ami de mes parents que je n’ai pas connu en était mort. C’était quelque chose qui me touchait, mais sans pour autant faire partie de ma vie. C’est vraiment en venant à Solidays la première fois que j’ai eu un énorme choc et pris conscience de la nécessité de cette lutte. J’étais venue pour boire des coups et suivre des concerts et j’ai quitté le festival avec des idées plein la tête. J’avais été sur les stands des associations discuter avec des gens formidables et j’étais repartie avec plein de flyers et l’envie de faire.

Dans ton quotidien, tu parles de cette cause ?

Forcément ! (Rires). Je ne pense pas que l’on puisse rester aussi longtemps dans une association comme Solidarité Sida sans avoir envie de le faire, et le faire ! On adhère aux valeurs. De la solidarité bien sûr, mais aussi de l’information, un certain utopisme lié à un réel pragmatisme. Je pense que la plupart des volontaires en parle très naturellement et avec conviction.