Solidarité Sida accompagne des associations africaines dans un programme triennal de renforcement de capacités, soutenu par la Mairie de Paris et l’Agence française de Développement. Avril et Aude ont animé un atelier annuel d’échanges d’expériences dans le cadre de ce programme en République du Congo. Elles nous racontent.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le Programme Autonomisation ?

Avril : Aujourd’hui, le programme Autonomisation comprend 8 associations, partenaires de Solidarité Sida, de 7 pays africains. Son but est d’accompagner les associations dans leur structuration : leur stratégie, leur gouvernance, la gestion des ressources humaines, la gestion financière et administrative. Nous les accompagnons sur ces axes, selon les besoins qu’elles identifient. D’autre part, nous renforçons la dynamique Sud-Sud, notamment à l’occasion de l’organisation de l’atelier annuel d’échanges d’expériences

Concrètement en quoi a consisté cet atelier ?

Aude : Cet atelier annuel est l’un des temps forts du Programme puisqu’il permet de revenir sur les réalisations de chaque association, en lien avec le Programme Autonomisation, au cours de l’année : les chantiers menés, les difficultés rencontrées et la façon dont elles ont été surmontées ainsi que ce qui a bien fonctionné. Nous parlons également des perspectives pour l’année à venir. Il s’agit donc véritablement d’un temps d’échange d’expériences, de partage de bonnes pratiques, durant lequel les différentes associations peuvent s’inspirer, se conseiller, s’aider à prendre du recul sur leurs actions et trouver les bonnes solutions. À chaque fois, les réponses sont personnalisées puisque les problématiques sont différentes en fonction des associations et du contexte. Il n’est pas question de dupliquer les choses, mais de s’inspirer de ce qui peut bien fonctionner et de l’adapter.

Toutes les associations présentes à l’atelier avaient la même maturité dans le Programme ?

Aude : Non et c’était justement l’un des enjeux de l’atelier. En 2016, nous avons intégré deux nouvelles structures : l’Association des Femmes Actives et Solidaires, basée à Yaoundé au Cameroun, et l’association Bokk Yakaar, basée à Fatick au Sénégal. Elles ont donc mené le diagnostic de leur autonomisation au cours de l’année et l’ont présenté aux autres. En parallèle, deux associations qui arrivent en fin d’accompagnement technique et financier ont fait un bilan de ces 3 années : les objectifs atteints et les perspectives pour la suite.

Avril : Autre nouveauté, avec la mise en place du statut de partenaires associés destiné aux associations ayant bénéficiées du programme, nous avons été accompagnées sur la préparation de l’atelier et avons co-animé les séances avec l’association Espoir Vie Togo, du Togo, et le Centre Solidarité Action Sociale en Côte d’Ivoire. Leur rôle est de pouvoir à leur tour, à nos côtés, accompagner, conseiller les structures entrantes sur des thématiques variées, valoriser leur expertise et leur expérience et passer de « bénéficiaire » à acteur du Programme

Quel est votre bilan de cet atelier ?

Avril : Je vais rapporter ce que j’ai dit lors de la  clôture de l’atelier : je suis fière de cette collaboration. Toutes les associations ont été très impliquées. Nous avons senti que c’était aussi leur programme. Avoir des échanges avec des personnes qui ont vraiment envie de faire progresser leur structure malgré des contextes parfois très compliqués est très enrichissant et motivant.

Aude : En effet, il s’agit d’associations qui ont de belles ambitions et dont les actions sont extrêmement importantes dans la lutte contre le VIH dans leurs pays respectifs. Ce qui est très positif c’est que les associations, qu’elles soient en cours ou en fin d’accompagnement, sont proactives dans la pérennisation de tout ce qui a été mis en place et continuent à tracer de nouvelles perspectives. Elles ont le souhait de continuer à aller de l’avant. Tout ceci reste très positif et encourageant dans notre travail.