Depuis la fin de ses études, il a travaillé en marketing et vente pour la grande consommation. Parallèlement, il a toujours été engagé dans des associations. À 41 ans, il est aujourd’hui l’un des responsables du Chaînon Manquant, une association qui lutte contre gaspillage alimentaire, et s’est également engagé dans la lutte contre le sida auprès de Solidarité Sida, deux causes qui répondent à son besoin de solidarité.

Bonjour Philippe, peux-tu te présenter rapidement ?

Je m’appelle Philippe et j’ai 41 ans. Je travaille depuis la sortie de mes études, dans un domaine très différent du milieu associatif et de Solidarité Sida, puisque je travaille pour les produits de grande consommation, essentiellement dans des fonctions de marketing et vente. Je suis engagé dans des associations depuis pas mal d’années et je suis l’un des responsables d’une association qui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire. J’ai toujours été proche des valeurs et des thématiques défendues par Solidarité Sida et je suis également passionné de musique.

Quand et comment t’es-tu engagé auprès de Solidarité Sida ?

En 2016, j’ai quitté mon job et j’avais donc du temps pour moi pour la première fois depuis une vingtaine d’années. J’ai commencé par faire la liste de tout ce que j’avais eu envie de faire et que je n’avais pas eu le temps de réaliser. Dans cette liste, il y avait la volonté de me rapprocher du domaine de la musique et de le faire dans un but humanitaire. J’ai donc contacté l’association en disant que j’étais très dispo pour le festival Solidays, que je connaissais par ailleurs pour l’avoir fait en tant que festivalier pendant plusieurs années. Chaque année j’étais revenu de plus en plus enchanté et j’avais passé un moment incroyable à l’édition 2015 avec Zebda. J’ai reçu très rapidement un retour me disant : « C’est super, merci ! Nous avons reçu ta proposition et tes disponibilités. Il y a une réunion dans 15 jours, viens, tu verras si ça te plait et si tu as envie de t’engager. ». À la réunion participaient Benjamin, le Secrétaire Général et Dino, le Responsable Volontariat. Ce que j’ai beaucoup apprécié à cette réunion, c’est qu’il y avait bien sûr l’aspect organisationnel sur Solidays, mais que c’était aussi l’occasion de mettre nos connaissances à niveau par rapport à Solidarité Sida, sa mission, ses valeurs, ses actions. Dès cette réunion, j’ai senti que nous étions engagés dans une démarche qui allait bien au-delà de l’organisation du festival. Cela m’a plu aussi pour ça. C’est à dire que nous œuvrons évidemment pour le festival mais in fine, ce que nous portons ce sont les actions et les missions de Solidarité Sida.

La lutte contre le sida, c’est une cause qui te touchait particulièrement ?

Je suis né en 1974. En 1983, quand j’avais 10 ans, j’ai pris de plein fouet la révélation de l’épidémie du sida. Le sida est présent depuis que je suis en âge d’avoir des souvenirs. J’ai aussi vécu de plein fouet toutes ces campagnes d’information et de sensibilisation, qui étaient parfois déroutantes ou qui te mettaient dans une situation de culpabilité et de malaise profond. C’est en ça que je suis en phase avec l’action de Solidarité Sida qui dédramatise la situation tout en responsabilisant énormément.

Et alors, en quoi a consisté ton 1er Solidays en tant que bénévole ?

C’est assez extraordinaire car je me suis retrouvé propulsé co-chef d’équipe sur le Club Solidays, avec Constance qui en était à son 3ème Solidays. Le Club, c’est un endroit où l’on s’accorde un peu de repos, de répit au milieu du festival, un endroit où l’on s’occupe et on chouchoute nos leaders d’opinion, les gens qui sont des relais de l’action de Solidarité Sida. J’ai pu faire toute la partie préparation, assister aux réunions de coordination avec la prod, les bénévoles et assister dans les 4-5 jours précédents le festival à toute cette préparation. C’était génial car tu sens l’adrénaline monter, les choses prennent forme, ce qui était couché sur le papier prend vie en 3D. Pendant les 3 jours du festival, il y a ensuite une sorte d’ouragan qui te passe dessus, mais comme on a très bien fonctionné en binôme avec Constance, on a eu le temps, même pendant le festival, d’avoir des moments de recul où l’on en profitait. On prenait le temps d’aller à la rencontre des personnes qui venaient sur le Club. J’ai énormément apprécié cette expérience.

L’autre association avec laquelle tu travailles est sur le gaspillage alimentaire, tu choisis donc le temps que tu accordes aux causes qui te touchent particulièrement ?

Comme j’ai du temps, je suis content de pouvoir le consacrer à des causes qui me tiennent à cœur et qui chacune à leur façon luttent pour la solidarité. Cette association a seulement 2 ans d’existence. Tout est encore un peu artisanal et ce qui a été également intéressant pour moi, c’est de découvrir, dès les premiers contacts avec Solidarité Sida, à la réunion d’information des bénévoles et ensuite durant la phase de préparation du festival, à quel point l’association était extrêmement professionnalisée dans ses structures et ses outils. Le bénébox, par exemple, c’est un super truc. Il y a une recherche d’efficacité constante au sein de l’association et un professionnalisme qui m’ont frappé. Au cœur de l’événement, j’ai été stupéfait du calme avec lequel tout le monde échange avec ses interlocuteurs. Les gens sont zen, te parlent bien, ils te répondent au talkie quand tu es en galère, la solidarité s’exprime vraiment à chaque minute. Pour moi, c’est une réussite et une référence.

Cette année c’était Solidays of Love, c’est quelque chose que tu as ressenti ?

J’ai eu une très brève discussion avec Luc (Barruet) pendant le festival. Je revenais après avoir fait une incartade dans un concert, j’avais senti la foule qui dansait, qui s’amusait, qui exultait même, c’était un vrai bain de joie, de bonheur qui était parfaitement dans le thème de Solidays of Love. J’ai dit à Luc que je trouvais ça génial. Il m’a répondu : « C’est vrai et c’est tant mieux car nous en avons éminemment besoin. ». Je n’avais pas forcément fait le rapprochement, mais nous avons vécu des événements tragiques depuis maintenant 1 an et demi, particulièrement à Paris, et de porter un message d’amour, de tolérance, de vivre ensemble à travers ce thème de Solidays of Love, ça résonnait dans la tête des gens et répondait à leur envie de faire la fête.

Au final, que retires-tu de ton 1er Solidays ?

Nous avons eu 6 bénévoles sur le Club, toutes et tous super motivé(e)s et souriant(e)s et quelques mois après le festival, c’est vraiment ce joli souvenir que je garde en tête. Les sourires des bénévoles, leur dynamisme, leur façon d’être toujours prêts à donner un coup de main, à accueillir les gens qui venaient sur le site, à rendre service… C’est surtout cela que j’en retire. Solidarité Sida a une force phénoménale avec l’appui de ses bénévoles et l’on doit absolument chercher à consolider cela. J’ai vécu vraiment une expérience formidable, je suis ravi de pouvoir livrer ce retour d’expérience parce que j’ai vécu vraiment des moments très intenses, et je serai ravi de pouvoir recommencer l’an prochain.

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