Éric est devenu bénévole auprès de Solidarité Sida en 2001. En 2008, il a rencontré Nicolas et Nicolas s’est engagé également. Il y a 2 ans, Éric a demandé sa main à Nicolas à Solidays et en septembre, ils se sont mariés. Ils nous racontent le plaisir qu’ils ont à venir chaque année de Bordeaux pour voir grandir ce festival dont ils partagent les valeurs.

Bonjour Éric, bonjour Nicolas, pourriez-vous vous présenter rapidement ?

Éric :  On va commencer par moi vu que je suis le plus vieux de nous deux dans l’asso. Je m’appelle Éric, je suis un vieux jeune de 46 ans et je suis actuellement en recherche d’emploi pour un poste dans la comptabilité. Je suis bordelais depuis 25 ans maintenant. J’y suis venu pour mes études et j’y suis resté. Il y a à 8 ans, j’ai rencontré Monsieur.

Et donc qui est « Monsieur » ?

Nicolas : Monsieur s’appelle Nicolas, il a 36 ans. Il est aide-soignant à la clinique à Bordeaux Nord en soins palliatifs.

Et comment cela se passe quand on n’habite pas à Paris, comment on entend parler de Solidarité Sida, comment on s’implique dans cette cause en particulier ?

Éric : Moi ça a été avec les Nuits de l’Humour et les Nuits du Zapping quand Solidarité Sida les a organisées à Bordeaux. Ils demandaient des bénévoles pour participer aux événements. Et puis à un moment ils nous ont dit : « On a aussi besoin de gens pour Solidays ». La 1ère année, j’ai été affecté à l’équipe Navettes qui en est charge de l’orientation des festivaliers vers le dispositif de navettes gratuites RATP. Je me suis dit : « Je ne vais pas être sur le site, ça ne va pas être génial… », et puis en fait ça fait 15 ans que je resigne aux navettes ! J’ai toujours trouvé un bon esprit. Que ce soit sur les manifestions sur Bordeaux ou que ce soit à Solidays, c’est toujours bon enfant.

Nicolas : Et moi, 8 ans aux navettes également ! J’ai découvert l’association en rencontrant Éric. Il m’a fait découvrir cet univers que je ne connaissais pas.

Éric : Pour la petite anecdote, la 1ère fois qu’il a mis des pieds à Solidays, quand il a vu le camping, il m’a dit « C’est quoi ce camp de réfugiés ? On s’en va ! ». Et puis finalement, ça fait 8 ans qu’il revient chaque année ! (Rires)

Nicolas : Ne jamais juger un livre sur sa couverture !

Éric : Il y a une équipe d’anciens, on se retrouve tous les ans, c’est hyper sympathique. Je ne suis pas chef d’équipe parce que comme je suis provincial, ce n’est pas évident de participer aux réunions en amont. Les premières années, l’équipe Navettes était une très grosse équipe d’au moins 80 bénévoles car nous montions dans les bus avec les festivaliers. Désormais, nous sommes une petite trentaine. Nos chefs d’équipe nous regroupent les heures de travail et nous pouvons donc aller sur le site et profiter aussi du festival.

Et le reste de l’année, vous participez à d’autres actions de Solidarité Sida ?

Éric : Non parce qu’il n’y a pas d’opérations Rubans Rouges à Bordeaux. Mais ce serait un projet à étudier avec les autres bénévoles de Bordeaux qu’on a pu croiser à Solidays si cela les intéresse.

Quand vous vous êtes engagés comme bénévoles, la lutte contre le sida était une cause qui vous tenait particulièrement à cœur ?

Éric : C’était une cause qui me touchait particulièrement car j’avais perdu un ami qui était mort du sida. Et en tant qu’homosexuel, c’est peut-être un sujet qui me touche un peu plus et depuis très longtemps.

Nicolas : Moi, j’ai suivi le mouvement. Je suis dans le milieu médical donc forcément ça se rejoint un peu et puis j’ai la volonté de toujours aider les autres. Pourquoi j’ai choisi cette cause plutôt qu’une autre… Je travaille aux soins palliatifs en oncologie auprès de malades du cancer. C’est un autre domaine, c’est différent mais dans les deux cas, on aide l’autre.

Cette année, c’était Solidays of Love, vous avez été très en phase avec cette édition ?

Éric et Nicolas : Oui, on était dans le thème ! (Rires)

Éric : Nous nous sommes mariés le 24 septembre. J’avais fait ma demande il y a 2 ans à Solidays à la fin du festival. Au moment du debriefing des navettes, Karine, notre cheffe d’équipe, avait demandé : « Quelqu’un a quelque chose à dire ? », j’ai dit : « Oui, moi » et j’ai demandé Nicolas en mariage.

Et il a mis 2 ans pour te dire « Oui » ?

Éric : Non, il a dit « oui » tout de suite ! Il n’a pas vraiment eu le choix, personne de l’équipe ne l’aurait laissé refuser ! (Rires)

Nicolas : Mais cela nous a pris 2 ans d’organisation. Beaucoup de temps et d’énergie, dont 15 jours de crêpe-chignons, pour 24h qui passent en 3 secondes et demi.

Pour vous le mariage pour tous a de l’importance ?

Éric : Je trouvais cela important vu que beaucoup de gens se sont battus pour qu’on ait ce droit.
Nicolas : Alors autant l’utiliser ! Et de notre côté, vu qu’Éric a deux filles de 20 et 17 ans, nous nous sommes dit que s’il arrivait quelque chose à l’un d’entre nous, pour les protéger c’était mieux de se marier que de vivre en concubinage.

Et vous abordez les sujets de prévention avec elles ?

Éric : Elles maîtrisent !

Nicolas : Elles savent où sont rangés les préservatifs à la maison…

Éric : J’ai appris à mes filles très  tôt à quoi cela servait et comment s’en servir. Morgane avait 7 ans et Camille 10. Cela s’est fait en rigolant parce qu’elles avaient trouvé les préservatifs alors je me suis dit « Autant leur expliquer les choses » et je leur ai fait la démonstration de comment on met un préservatif sur mon doigt.

Elles sont déjà venues à Solidays ?

Éric : Non. La grande, cela tombe toujours au moment des examens, donc elle n’a jamais pu venir.

Nicolas : Mais elles en parlent ! Je pense qu’elles viendront bientôt.

Éric : La grande deviendra sûrement en bénévole et la petite en festivalière. (Rires)

Nicolas : Connaissant les personnalités des deux, je pense aussi !

Éric : La petite préfèrera faire la fête, c’est évident !

Pour finir, en 15 ans de Solidays, c’est quoi ton plus beau souvenir ?

Éric : Ma demande en mariage ! Et puis je suis heureux d’avoir vu ce festival grandir chaque année. Quand j’ai commencé, il y avait juste 2 ou 3 scènes et puis ça a grossi, grossi. Cela prouve que ça plait et que ça sert à quelque chose.