Vous les croisez à République, Miromesnil ou Châtelet. Ils égaient votre quotidien. Cette année, encore une fois Solidays s’allie avec la RATP pour offrir un tremplin aux artistes du métro.
Après un casting réalisé à la station Miromesnil le mardi 14 mai, l’artiste Hugo Barriol et le groupe Monkuti ont été sélectionnés par un jury de professionnels de la musique pour jouer à Solidays.
L’école du métro représente souvent un passage clé : « Choisir de se produire dans le métro, c’est expérimenter, se confronter à un public difficile. C’est l’école de la vie de la musique », affirme Michel Garret, responsable des partenariats de la RATP, « mais nous avons conscience que ce n’est pas une finalité, donc nous nous sommes donné pour mission de leur donner l’opportunité d’accéder à des scènes majeures. Et nous savons qu’à Solidays, les artistes sont valorisés autant que les autres stars du festival.”
Le rappeur Pierre Enderlen, alias PihPoh a eu cette chance. L’année dernière il s’est produit avec son groupe à Longchamp. Nous l’avons rencontré.
Comment a commencé ton histoire avec le métro ?
J’ai commencé à chanter dans le métro en 2017. Ça faisait déjà une dizaine d’années que j’écrivais et interprétais mes textes. J’avais lancé une capsule sur Youtube « J’irai chanter chez vous », je toquais chez les gens, et je leur proposais de jouer gratuitement chez eux. Pendant un déplacement professionnel à Paris, je me suis dit que ce serait intéressant qu’on joue dans le métro. On y a joué pendant 6 mois.
J’ai eu de la chance, c’était les 20 ans des musiciens du métro. Tout le monde votait, les gens sur internet, les usagers pour sélectionner des artistes. J’ai fini dans les cinq premiers. J’ai foulé les planches de l’Olympia, et après, j’ai été sélectionné pour participer à Solidays en 2018. Tout s’est enchaîné comme dans un rêve.
Comment s’est passée ton expérience Solidays ?
Pour nous c’était un jour spécial. On rentrait d’une tournée au Kurdistan irakien. On est arrivés deux heures avant de jouer, pile pour les balances. On ne s’attendait pas à jouer sur une si grande scène. D’habitude, les festivals qui accueillent de nouveaux artistes, après ce genre de casting, ils les font jouer sur des scènes tremplin, où il y a moins de passage. Là c’était une vraie scène officielle. Vous touchez énormément de gens, en très peu de temps. C’est fantastique. On a aussi pu tester un nouveau décor, les techniciens sur place ont joué le jeu. On l’a utilisé sur tous nos concerts par la suite.
Pour nous c’était aussi une façon de nous engager, de faire partie d’une chaîne solidaire. C’est une expérience qu’on n’oubliera pas.
Qu’est-ce qui fait la particularité de Solidays ?
C’est la ferveur du public. Sans hésiter. On avait déjà participé à de grands festivals, mais là, on a joué alors qu’il n’était que 15 ou 16 heures. Je me souviens que le chapiteau se remplissait sans discontinuer. Rapidement il y a eu une foule énorme, et les gens répétaient nos refrains. Ils les connaissaient par cœur ! Je suis de Belfort, je n’aurais jamais imaginé qu’à Paris ils connaîtraient aussi bien nos chansons. Ils chantaient avec nous. On avait du mal à y croire…
Un mot d’encouragement pour tes successeurs ?
Foncez sans réfléchir parce qu’au bout du tunnel du métro il y a une scène en or qui vous attend !