Comme chaque année, Solidarité Sida a convié à Paris des associations partenaires soutenues grâce aux fonds récoltés. Cette année, ils étaient 24 militants venant de 17 associations africaines et de la zone MENA (Middle East and North Africa – Moyen
11 pays au total étaient représentés : le Burkina Faso, le Togo, l’Algérie, le Sénégal, le Maroc, la Tunisie, le Cameroun, la République Démocratique du Congo (RDC), le Congo, la Côte d’Ivoire et le Liban.
Quelques jours avant Solidays, Yolande de l’association Sidalerte en Côte d’Ivoire nous a parlé de son association et de ce que lui apporte cette venue.
Bonjour Yolande, peux-tu te présenter rapidement ?
Je suis directrice exécutive de Sidalerte en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une association qui a été créée il y a plus de 20 ans et dont les domaines d’action sont la prévention du VIH et de la tuberculose, la prise en charge psycho-sociale des Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) et la tuberculose, et le suivi des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV).
Peux-tu nous expliquer quelle est la situation épidémiologique en Côte d’Ivoire ?
La situation épidémiologique est stable, il n’y a pas de détérioration, mais pas d’amélioration non plus. Nous sommes aujourd’hui sur une prévalence de 3,4%. Au Burkina-Faso par exemple, ils sont à 0,9%. Chez nous en Côte d’Ivoire, cela n’a donc pas diminué.
Comment expliques-tu cette situation ?
Je l’explique par le fait que la Côte d’Ivoire est une plate-forme où il y a beaucoup d’étrangers, c’est une véritable plaque tournante et on sait que la prévention auprès des migrants n’est pas facile, surtout lorsqu’ils sont en transit. C’est aussi le fait des grandes villes comme Abidjan, San Pedro qui sont des zones portuaires où il y a de l’argent, et où les travailleuses du sexe sont nombreuses. Enfin, la population LGBT est très marginalisée dans notre pays et la prévention à leur encontre est donc compliquée.
Comment a débuté le partenariat entre Solidarité Sida et Sidalerte ?
Cela a commencé par un Appel à Projets lancé par Solidarité Sida auquel nous avons candidaté et pour lequel nous avons été retenus. C’était il y a quelques mois, nous sommes donc de tout nouveaux partenaires
Qu’est ce que ce séjour à Paris t’apporte ?
Grâce à ce partenariat, je viens pour la 1ère fois en France. Nous avons assisté à 2 ateliers :
- un atelier de prévention avec le CRIPS, grâce auquel nous avons découvert beaucoup d’outils que nous allons adapter dans nos pays. Pas tous : nous ne pourrons par exemple pas adapter les outils internet car en Côte d’Ivoire, l’accès à internet reste limité, mais les quizz pourront être facilement mis en place. C’était génial !
- un atelier sur le plaidoyer. C’était le top ! Je n’avais jamais assisté à ce type d’atelier. Pour moi, le plaidoyer était une négociation, or j’ai découvert qu’il s’agissait d’actions planifiées en vue de faire changer une situation et que je pourrai donc à mon niveau essayer de faire évoluer les choses.
Ces ateliers ont été très inspirants pour moi. Nous avons rencontré beaucoup d’intervenants, comme Coalition Plus et le chargé de plaidoyer de la campagne Printemps Solidaire. C’était vraiment très enrichissant. Et surtout, nous allons participer à Solidays !
Ce sera donc la 1ère fois que tu viens à Solidays. Qu’as-tu envie de dire aux festivaliers ?
Je voudrais dire à tous les franciliens de venir en nombre à ce festival car ils ne seront pas déçus : il va y avoir des conférences passionnantes sur le VIH, une du Directeur-Fondateur de Solidarité Sida, l’Expo Sex In The City, le stand du Printemps Solidaire et celui « Chez Solsid » où tous les partenaires du Sud seront présents. Alors j’ai envie de dire aux festivaliers : « Soyez curieux, venez écouter ces conférences et visiter tous ces stands. Vous allez apprendre beaucoup. Et grâce à votre venue, Solidarité Sida pourra continuer à soutenir des projets d’aide aux malades dans le monde car chez nous, la lutte continue et elle n’est pas facile. Nous avons besoin de partenaires comme Solidarité Sida, qui nous font confiance et grâce auxquels nous pouvons soutenir les populations qui souffrent et ont besoin de nous. ». Enfin, je voudrais dire « merci, sincèrement, du fond du cœur » à toute l’équipe de Solidarité Sida car de part son action, elle sauve des vies en Afrique. Je souhaite que ce partenariat puisse durer pendant plusieurs années pour que nous puissions continuer nos actions sur le terrain.