Une comédienne qu’on n’a pas envie de zapper

Bonjour Noëllie, peux-tu te présenter rapidement ?

Je m’appelle Noëllie, j’ai 34 ans, je suis comédienne et j’interviens en tant que telle avec l’équipe Prévention sur les AMZ.

Peux-tu nous expliquer en quoi cela consiste d’être comédienne sur une AMZ ?

Les AMZ sont des interventions que nous faisons dans une salle de spectacle auprès des adolescents durant lesquelles nous leur diffusons des extraits du zapping de Canal+, des spots publicitaires ou des vidéos de prévention, souvent sur le ton de l’humour, pour aborder avec ces jeunes lycéens la santé sexuelle, le VIH et les IST bien entendu, mais également la contraception, le consentement, le cyber-harcèlement, bref différents sujets qui concernent les jeunes au quotidien. Le principe est le suivant : nous sommes deux animateurs sur scène, une chargée de Prévention Solidarité Sida et un comédien, et nous animons un quizz. Les lycéens y répondent avec un panneau, vert d’un côté et rouge de l’autre, pour dire s’ils sont d’accord ou non avec les propositions que nous leur faisons. Nous sommes cinq comédiens à intervenir à tour de rôle pour mettre un peu d’humour et s’adresser aux jeunes comme Solidarité Sida sait le faire avec dynamisme, humour et bienveillance surtout.

Comment es-tu arrivée dans cette aventure ?

Je connais Solidarité Sida depuis 2010. J’ai travaillé en tant que bénévole sur Solidays avec mon association de vidéos pendant plusieurs années. Grâce à cela, j’ai mieux découvert Solidarité Sida. Nous avons également eu la chance d’aller réaliser des vidéos au Bénin avec l’équipe International et une chose en entrainant une autre, quand l’équipe Prévention a fait des recrutements de comédiens pour les AMZ, j’ai fait partie du recrutement et j’ai été retenue. Je trouve que c’est vraiment une belle intervention originale. Parler de sexualité avec les jeunes, c’est hyper riche. Le rapport des jeunes à la sexualité évolue beaucoup. C’est une intervention qui est toujours très dynamique et dans laquelle on se fait parfois surprendre par les questions des jeunes, leurs façons d’aborder le sujet.

Tu as l’impression que le comportement sexuel des jeunes a évolué ?

En fait le comportement des jeunes n’a pas franchement évolué, ce qui a évolué c’est la médiatisation qui est faite autour de la sexualité des jeunes. Les jeunes ont l’impression de tout savoir sur la sexualité, ils ont des infos mais celles-ci sont mal organisées, il faut remettre de l’ordre dedans. C’est pour ça qu’il est important de faire des piqûres de rappel. Certains pensent encore que le sida peut s’attraper par la salive ou sur des toilettes publiques, ce qui prouve qu’il est important de garder, voire renforcer, ces actions de prévention auprès des jeunes.

Qu’est-ce que cela t’apporte personnellement de participer à un tel projet ?

J’ai l’impression d’apporter ma petite pierre à l’édifice, à ce gros challenge qui est l’éradication de cette pandémie. Je pense que cela passe par les jeunes qui sont les acteurs de prévention de demain, qui doivent avoir les infos pour les faire passer au maximum. Le monde change, pas toujours en bien et je trouve qu’il est important d’offrir ce moment de parole et de prévention aux jeunes. En tant que comédienne, c’est une super expérience. Nous avons un fil conducteur avec des thématiques, mais comme nous sommes face à un public qui nous parle, il y a beaucoup d’interactions et c’est très vivant.. Je suis fière de participer à ce projet car je trouve que Solidays est un formidable événement, mais que Solidarité Sida fait de nombreuses autres actions de prévention qui sont moins connues mais qui méritent d’avoir une belle visibilité. Il est important de mettre en avant tout ce que fait Solidarité Sida : Solidays permet de récolter de l’argent mais cet argent est ensuite reversé dans de belles actions et de beaux programmes, aussi bien à l’international qu’en France. Quand je participais en tant que vidéaste à la vie de Solidarité Sida, j’avais toujours un peu cette frustration que les lumières soient autant mises sur Solidays et qu’il y ait de nombreuses autres actions qui restent dans l’ombre alors qu’elles sont, à mon sens, au moins aussi importantes en termes de sens. J’encourage vraiment toutes les régions de France et toutes les structures qui sont en contact avec les jeunes à développer des partenariats avec Solidarité Sida pour réaliser des AMZ. Il faut vraiment que ce soit accessible au plus grand nombre de jeunes car c’est intelligent, utile et efficace. La preuve c’est que les régions qui ont découvert les AMZ et en ont organisées renouvellent d’une année sur l’autre.

Photo : Anaïs Brebion